Deux Belges sur le terrain ce mercredi. Joachim Gérard et Alison Van Uyvanck qui rêvent d’une demi. Présentation.
14 heures sur le Lenglen
Alison Van Uytvanck – Timea Bacsinszky
Avant d’analyser ce match, je répète : être en quart de finale d’un tournoi du Grand Chelem constitue une performance de choix que très peu de joueuses et joueurs belges ont réalisé. Depuis l’ère open, seules 8 joueuses (Gurdal, Appelmans, Monami, Clijsters, Henin, Wickmayer, Flipkens et Van Uytvanck) et 2 joueurs (Dewulf et Malisse) y sont parvenus.
Voilà pour resituer le parcours extraordinaire d’Alison Van Uytvanck.
Qui n’est cependant pas femme à se dire que, puisqu’elle est en quart, elle peut s’arrêter en si bon chemin. Non, ce mercredi, sur les coups de 14 heures, elle va monter sur le Suzanne Lenglen en rêvant de rejoindre le dernier carré.
Face à elle, une Suissesse de 25 ans nommée Timea Bacsinszky. Une joueuse au réel talent qui n’a pas (encore?) réalisé la carrière qu’on lui prédisait car, de 2011 à 2013, de multiples blessures sont venues lui barrer la route du top niveau. 51ème fin 2010, elle a terminé les années suivantes à une place très loin de sa valeur intrinsèque (232, 185 et 285).
Elle a même arrêté un temps sa carrière en 2013 avant d’y revenir.
Les blessures lui ont alors un peu lâché la grappe et elle est passée de la 285ème position fin 2013, à la 48ème fin 2014.
Cette année, les choses vont encore bien mieux. Timea est en effet classée 24ème mondiale mais si on ne prend que les résultats obtenus depuis janvier (road to Singapourg), elle est tout bonnement 12ème mondiale!
Il faut dire que son palmarès 2015 est impressionnant: finale à Shenzhen, victoires à Acapulco et Monterrey, quart à Indian Wells. Sur terre, c’est un peu moins bon: quart à Marrakech, 1er tour à Madrid (mais battue par Sharapova) et huitièmes à Rome.
93ème mondiale, Alison Van Uytvanck était avant Roland Garros 61ème au classement qui court depuis janvier. Après un début de saison compliqué, elle a retrouvé de très belles couleurs mais ses résultats n’ont rien à voir avec ceux de sa rivale du jour qu’elle ne rencontre que pour la première fois.
A Roland Garros, Bacsinszky a battu Arruabarrena, Smitkova, Keys et, surtout, Petra Kvitova. Elle n’a perdu qu’un seul set, face à cette dernière, 4ème tête de série.
Pour rappel, Alison a battu Schmiedlova, Diyas, Mladenovic et Mitu. Elle n’a elle aussi perdu qu’un seul set (0-6 face à Diyas).
Voilà pour les faits.
Mais les faits, s’ils sont parfois plus forts qu’un lord-maire, ne veulent pas toujours dire grand chose en tennis féminin quand on entre dans l’émotionnel pur.
Ces deux joueuses n’avaient jamais joué de huitièmes de finale en Grand Chelem et les voilà, toutes les deux, aux portes d’une demi. C’est dire qu’elles ne sont pas à l’abri d’un stress bien légitime.
A 21 et 25 ans, elles ont non seulement une opportunité inattendue (car elles évitent tout de même toutes les deux des adversaires du type Serena Williams) d’écrire une ligne incroyable sur leur palmarès mais, aussi et surtout, d’accélérer leur carrière, ce qui à des impacts sportifs et financiers importants.
Donc, pour en venir à ce que vous attendez: Timea Bacsinszky partira avec un avantage certain sur papier. Avantage qui peut cependant être gommé sur le terrain car, précisément, la Suissesse part avec cette étiquette de favorite. Alison, elle, n’a, mais alors là, strictement rien à perdre. Pour Bacsinszky, 25 ans et nettement mieux classée, par contre, il y a pas mal de choses qui peuvent perturber l’esprit.
Si Alison entre dans le terrain comme elle l’a fait contre Mitu, elle peut équilibrer les chances et, dès lors, faire douter Timea.
Je maintiens donc: avantage à la Suissesse mais nous sommes dans un quart de finale féminin où l’émotion aura plus d’importance que la technique.
Direct commenté à 13h55.
11 heures sur le 7
Joachim Gérard – Stéphane Houdet
Comme Alison, Joachim Gérard tentera lui aussi de se hisser en demi-finale du tableau simple en fauteuil. 5ème joueur de mondial, il jouera son quart de finale (qui est également le premier tour) face à un adversaire qu’il connait très bien: le Français Stéphane Houdet, 2ème mondial. Lequel est par ailleurs son partenaire du double dont ils sont premières têtes de série.
Il s’agira de la 24ème confrontation entre les deux joueurs, Houdet menant… 17 – 6.
Ils se sont déjà rencontrés à 3 reprises cette année, Joachim s’étant imposé une seule fois.
Stéphane Houdet sera donc favori mais il y a de la place pour Joachim.